Le capitaine Ibrahim Traoré, âgé de seulement 34 ans, est devenu le plus jeune chef d'État du monde en renversant vendredi dernier le lieutenant-colonel Damiba, lui-même putschiste en janvier 2022. Originaire de Bondokuy dans l'ouest du pays, il a fait son entrée dans la sphère politique de manière fulgurante, faisant déjà parler de lui dans les rues de Ouagadougou où son portrait se mêle désormais à ceux de figures nationales telles que Thomas Sankara.
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| Présidence du faso |
Issu de l'Académie militaire Georges Namonao, il a suivi une carrière remarquable dans l'armée, se distinguant notamment par son courage et son dévouement lors de missions délicates contre les groupes jihadistes dans le nord et le centre du pays, ainsi qu'au Mali au sein de la Minusma. Son ascension rapide au sein de l'armée, culminant avec son grade de capitaine en 2020, témoigne de son leadership et de sa compétence opérationnelle.
Sa prise de pouvoir, bien que marquée par une ironie historique, révèle l'exaspération des militaires subalternes face à la situation sécuritaire précaire du pays. En tant que nouveau chef d'État, il est confronté à la lourde tâche de reprendre l'ascendant dans la lutte contre les groupes jihadistes, tout en promettant des changements rapides et concrets pour répondre aux attentes de la population.
Toutefois, sa prise de pouvoir s'inscrit également dans un contexte géopolitique complexe, avec des implications concernant les relations entre la France et la Russie en Afrique francophone. Les manifestations de soutien à Traoré, caractérisées par des slogans anti-français et la présence de drapeaux russes, reflètent les tensions et les enjeux internationaux qui entourent ce changement de leadership.
Malgré les défis et les incertitudes, de nombreux Burkinabè voient en Ibrahim Traoré un espoir pour un nouveau départ dans un pays en proie à l'instabilité depuis des années. Son ascension fulgurante suscite à la fois des interrogations et des espoirs quant à l'avenir du Burkina Faso dans la région sahélienne.